Irune Echevarria, sous la direction de la professeure Sophie Bernard, a réalisé une analyse des risques de la chaîne d’approvisionnement en minéraux critiques pour les batteries lithium-ion. Découvrez le résumé de leurs travaux.

Résumé

Alors que les pays du monde entier se tournent vers les énergies renouvelables, les batteries lithium-ion (LIB) sont à l’avant-garde de cette révolution. Cependant, la répartition inégale à l’échelle mondiale des minéraux critiques essentiels pour les LIBs crée un terrain géopolitique alambiqué, ponctué de perturbations potentielles de l’approvisionnement et accentué par des bouleversements environnementaux et sociaux. Cette étude vise à affiner la méthode GeoPolRisk, en offrant des perspectives pour assurer un approvisionnement stable de ces minéraux vitaux, en se concentrant particulièrement sur le Canada. 

Cette recherche visait à améliorer la méthode GeoPolRisk, introduite pour la première fois par Gemechu et al. (2016), en intégrant des considérations environnementales, sociales et de gouvernance (ESG), offrant un outil complet pour évaluer les risques géopolitiques dans les chaînes d’approvisionnement en minéraux critiques. L’objectif est de fournir des informations exploitables pour guider le Canada et potentiellement d’autres pays vers un avenir sûr et vert, en soulignant les risques pour l’approvisionnement en minéraux essentiels pour les LIBs. En outre, l’étude visait à évaluer les changements de saturation du marché en utilisant l’indice Herfindahl-Hirschman (HHI) pour découvrir les vulnérabilités dans les étapes intermédiaires de la chaîne d’approvisionnement. 

L’évaluation de GeoPolRisk a été réalisée au moyen d’une analyse d’études de cas pour le Canada de 2000 à 2020 pour différents minéraux critiques. Bien que les facteurs ESG n’aient pas eu d’impact significatif, une tendance importante s’est dégagée lors de l’application de l’approche HHI. Les minéraux comme le cadmium, le cobalt, le plomb, les terres rares et le magnésium présentaient des risques plus élevés, principalement en raison de la dépendance à l’égard d’un ou deux producteurs prédominants, ce qui influençait les facteurs de risque associés à la part des importations. En revanche, les minéraux comme le cuivre, le graphite, le fer, le lithium, le nickel, l’argent et le zinc présentaient des risques plus élevés, principalement en raison de modifications de la saturation du marché (HHI), reflétant une composition de production plus diversifiée. 

Une tendance a été observée dans l’approche d’évaluation des risques pour les deux groupes de minéraux, mais les tendances de la production et du commerce variaient. Les études de cas sur le cobalt et le lithium illustrent ces variations. La méthode GeoPolRisk a révélé l’importance d’évaluer à la fois la concentration de la production et les facteurs ESG pour évaluer le risque géopolitique, tout en soulignant l’importance de l’analyse de l’indice de saturation des exportations dans les cas où la composition de la production est diversifiée. L’étude a souligné le rôle des partenaires commerciaux intermédiaires dans l’atténuation du risque géopolitique, en particulier lorsque la production est concentrée dans quelques pays, comme l’illustre le cas du lithium. 

Cette étude a mis en lumière les risques géopolitiques auxquels le Canada est confronté dans la chaîne d’approvisionnement en minéraux essentiels pour les batteries lithium-ion. Il révèle une corrélation significative entre les facteurs ESG, l’instabilité politique et les limites des évaluations actuelles des risques géopolitiques. Les connaissances acquises ont ouvert une nouvelle perspective sur l’évaluation des risques liés aux importations de minéraux critiques, en particulier pour ceux utilisés dans les batteries lithium-ion, mettant en évidence des considérations clés pour le Canada. 

À propos du projet

Le projet « Les avenues pour faire avancer une stratégie circulaire régionale pour la chaîne d’approvisionnement des batteries au lithium-ion en Amérique du Nord » a été mené par Sophie Bernard et Irune Echevarria.

Le RRECQ est soutenu par les Fonds de recherche du Québec.
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