Les professeurs Virginie Francoeur et Pascal Paillé ont engagé une stagiaire postdoctorale, Prisca Ayassamy, pour réaliser une revue exploratoire sur l’écoanxiété en milieu de travail. Découvrez le résumé de leurs travaux. 

Résumé

L’écoanxiété est un phénomène grandissant. Selon une enquête menée par des professeurs de l’Université de Sherbrooke auprès de 10 000 personnes au Québec, 49,7 % des 18 à 24 ans ont exprimé avoir ressenti au moins une manifestation d’écoanxiété, comparativement à 26 % pour l’ensemble de la population (Landaverde & Généreux, 2021).

L’écoanxiété peut entraîner des comportements au travail indésirables pour la personne elle-même, l’organisation et ses membres: difficulté à prendre des décisions, comportements hostiles, absentéisme, intentions de démissionner. Il est donc pertinent de se demander si des initiatives existent au travail pour faire face à l’écoanxiété.

Peu de recherches sur l’écoanxiété en milieu de travail ont été réalisées. Aucune étude ne s’est penchée sur la manière de traiter spécifiquement ce malaise psychologique et physique dans les milieux professionnels. Pour remédier à cela, nous avons réalisé une revue de la littérature exploratoire sur l’écoanxiété en milieu de travail. Nous avons utilisé un modèle d’intervention, soit le modèle de changement organisationnel de Kurt Lewin (en trois étapes) pour proposer des pratiques qui visent à diminuer l’écoanxiété.

Le modèle de changement de Lewin est prometteur. Il fournit des pistes d’action pour réduire l’écoanxiété au travail. La première étape (décristalliser) consiste à prendre conscience du problème d’écoanxiété et de l’importance d’agir, la deuxième étape (instauration du changement) implique de trouver des solutions dans l’environnement de travail, comme augmenter le soutien social, la formation, la création d’espaces verts et la promotion de comportements respectueux de l’environnement par le biais de pratiques d’économie circulaire, et la troisième étape (recristalliser) vise à stabiliser ce changement : intégrer les nouvelles pratiques, offrir de la rétroaction et de la reconnaissance. Ces pratiques envoient un message clair : l’organisation manifeste sa préoccupation et son engagement envers l’environnement, ce qui pourrait apaiser l’écoanxiété. Les pratiques environnementales mises de l’avant par l’organisation peuvent diminuer l’incertitude grâce à une meilleure compréhension des problématiques environnementales, une augmentation du sentiment de compétence face à ces défis, favorisant ainsi les actions concrètes pour faire face aux enjeux climatiques.

À propos du projet

Le projet « L’économie circulaire : levier de prévention de l’écoanxiété » a été mené par Prisca Ayassamy, sous la direction des professeurs Virginie Francoeur et Pascal Paillé.

Le RRECQ est soutenu par les Fonds de recherche du Québec.
Fonds de recherche - Québec