Les professeurs Martine Vézina, Justine Ballon, Rafael Ziegler et Amélie Artis ont étudié les modèles et mécanismes de gouvernance démocratiques et participatifs des entreprises d’économie sociale (EÉS) porteurs d’une durabilité en économie circulaire. Découvrez le résumé de leurs travaux.
Résumé
Les entreprises d’économie sociale (coopératives et organismes à buts non lucratifs) sont de plus en reconnues pour jouer un rôle important dans la mise en place de systèmes de production circulaires et ce en raison notamment de leur système de gouvernance et gestion ouverts et inclusifs favorisant le dialogue, la mobilisation et l’intégration dans leur processus de décision les parties prenantes issues de sphères multiples et complémentaires (opérateurs, communauté, politique, institutionnel, représentation, etc) qui sont chacune porteuses d’une partie des solutions. À ce jour, très peu d’études empiriques se sont intéressées à l’apport, aux conditions et aux modalités d’une gouvernance démocratique, participative et inclusive conçue comme levier à l’implantation de systèmes d’économie circulaires. Cette recherche visait donc à mieux comprendre quels sont les modèles et les mécanismes de gouvernance démocratiques et participatifs mis en œuvre par les entreprises d’économie sociale (EÉS) en économie circulaire ainsi que les enjeux qu’ils posent.
Cette recherche a permis de tenir une Université éphémère, dans le cadre d’une démarche de recherche-action permettant de nourrir une démarche de co-construction entre acteurs.es, chercheur.es et accompagnateurs.es de l’EÉS sur les pratiques, enjeux et besoins en matière de gouvernance en économie sociale et circulaire. Bien qu’exploratoire, cette étude qui a permis de rencontrer une dizaine d’EÉS en plus de partager deux journées de co-construction avec une vingtaine de partenaires en économie sociale, met en évidence une variété (gouvernance par le projet politique de l’économie circulaire, gouvernance pragmatique et gouvernance territorialisée) de modèles de gouvernance démocratique et participative s’articulant autour de la nature du membrariat, des notions de tension entre projet politique et croissance économique, entre mission sociale et écologique, des parties prenantes, et des systèmes de gouvernance (propriété et contrôle, instances, règles, etc.). Les résultats montrent ainsi une souplesse dans les modèles et mécanismes de gouvernance qui changent dans le temps au gré de ce qui apparaît être un questionnement continue au sein des organisations, soulignant ainsi une certaine centralité de la gouvernance dans la réalisation du projet d’économie circulaire.
