L’équipe de la Chaire sur la décarbonisation à l’ESG UQAM, notamment Mark Purdon, Benjamin Cayouette et Charles Séguin, en collaboration avec Jonathan Rubin à l’Université du Maine, a étudié les enjeux d’économie politique dans l’intégration régionale de l’électricité dans le Nord-Est américain et dans l’Est du Canada. Découvrez le résumé de leurs travaux.
Résumé
Le projet analyse l’économie politique entourant l’intégration des secteurs de l’électricité dans l’Est du Canada et le Nord-Est des États-Unis, en particulier le Québec, la Nouvelle-Angleterre et l’État de New York. Il se concentre sur deux projets majeurs : le New England Clean Energy Connect (NECEC) et le Champlain Hudson Power Express (CHPE), qui doivent fournir d’importantes quantités d’hydroélectricité du Québec vers ces régions américaines. Les initiatives d’énergie propre du Québec ont des racines historiques dans les changements sociaux et politiques de la province durant les années 1960 et s’alignent avec ses objectifs climatiques.
Malgré un large soutien pour ces projets, des changements récents vers des politiques industrielles, notamment l’Inflation Reduction Act (IRA) aux États-Unis, ont créé des tensions. L’IRA offre d’importantes subventions pour les technologies propres, suscitant des inquiétudes au Canada quant aux inégalités économiques entre les deux pays et incitant le gouvernement canadien à accroître ses investissements dans les technologies propres.
En utilisant le Advocacy Coalition Framework (ACF), le projet évalue comment les dynamiques politiques internationales affectent les coalitions d’énergie propre. Il met en lumière que, bien que Hydro-Québec et les dirigeants politiques naviguent à travers ces défis, des changements inattendus, comme une crise énergétique induite par le climat au Québec, pourraient perturber les coalitions existantes et impacter les exportations futures d’énergie. Tout au long de la discussion, des aperçus sont fournis sur les cadres réglementaires en place, le contexte historique des exportations d’hydroélectricité du Québec et les dynamiques complexes des coalitions de soutien et d’opposition pour les projets NECEC et CHPE.
En conclusion, le projet souligne la nécessité d’une communication claire des données sur les émissions liées à l’hydroélectricité du Québec et suggère que l’identité de longue date du Québec liée à ses ressources hydroélectriques fait face à de nouveaux défis, nécessitant des ajustements en matière de politique et d’approche alors qu’il navigue vers son avenir énergétique. Les changements de leadership aux États-Unis et les initiatives visant à rendre le réseau électrique américain plus résilient grâce à des micro-réseaux locaux seront aussi à prendre en compte.