Les collaborations entre scientifiques et artistes sont en plein essor, notamment en raison de l’importance d’agir pour contrer les changements climatiques et pour promouvoir l’économie circulaire. Kelly Gbeve, Virginie Francoeur, Sophie Bernard et Louis Tanguay ont publié une revue de littérature à ce sujet dans Frontiers in Psychology. Cet article met en lumière les méthodologies priorisées par le milieu de la recherche pour évaluer l’influence des arts visuels sur les comportements pro-environnementaux (CPE). Cette revue permet également d’exposer l’état de la connaissance quant à l’influence que l’art visuel peut avoir sur ces comportements.
Résumé de l’article
Le rôle de l’art dans la communauté scientifique évolue graduellement, passant de simple outil de communication à des formes d’intervention visant à modifier les CPE. Les approches utilisées en recherche pour observer ces changements de comportements sont toutefois peu documentées, et l’état des connaissances en la matière mérite d’être mis en lumière afin d’en faire ressortir les principaux constats. L’objectif de cet article est précisément de combler ces lacunes, avec une attention portée plus spécifiquement à l’influence des arts visuels sur les CPE. Une revue de littérature systématique a permis aux auteurs de faire ressortir six caractéristiques propres aux approches de recherche en se basant sur l’analyse de huit articles. Quatre de ces caractéristiques (les méthodes mixtes, l’utilisation de concepts issus de la littérature, les études longitudinales et l’établissement de profils environnementaux) ont le potentiel d’améliorer la qualité des investigations, alors que les deux autres (fournir du matériel complémentaire et favoriser une approche de cocréation) augmentent les chances qu’un projet art-science influence les CPE sur le long terme. Bien que les formes d’art analysées dans la revue ne semblaient pas en mesure d’influencer les CPE de façon significative, l’article souligne que l’art exerçait tout de même une influence sur les attitudes et la conscience environnementales, lesquelles peuvent, sur le plus long terme, influencer à leur tour les CPE.
Cet article est dérivé du projet de recherche L’art comme levier de changements écologiques, fièrement soutenu par le RRECQ et porté par deux des auteures de l’article.
À propos des auteurs
- Kelly Gbeve, anciennement étudiante graduée à Polytechnique Montréal
- Virginie Francoeur, professeure agrégée à Polytechnique Montréal
- Sophie Bernard, professeure titulaire à Polytechnique Montréal
- Louis Tanguay, associé de recherche au RRECQ
