Clara Alagy, sous la supervision de la professeur Sophie Bernard et du professeur Emmanuel Raufflet, et en collaboration avec Gaëlle Généreux du TIESS ont analysé les impacts sociaux de l’économie circulaire sur les emplois québécois. Découvrez le résumé de leurs travaux.

Résumé

Ce projet de recherche vise à contribuer à l’avancement des connaissances sur les retombées sociales de l’économie circulaire et sur les synergies entre économie sociale et solidaire et économie circulaire. Plus particulièrement, il ambitionne de comprendre quel(s) type(s) d’emplois propose le secteur de l’économie sociale et circulaire québécois afin d’anticiper les impacts de la transition circulaire sur le travail et d’identifier des leviers organisationnels pour sa qualité. Grâce à un sondage destiné aux salariés(es) des entreprises d’économie sociale québécoises qui œuvrent en économie circulaire, nous décrivons les emplois du secteur et évaluons leur qualité et la satisfaction des personnes qui les occupent.

Les emplois de l’économie circulaire comprennent une large variété de types de postes et de qualifications, dont la répartition au sein des entreprises varie selon la ou les stratégie(s) de circularité adoptée(s) par l’entreprise. Les stratégies amont, qui visent la réduction à la source, emploient en proportion plus de main d’œuvre qualifiée ou très qualifiée à des postes de gestion, de coordination, de design. Au contraire, les stratégies aval, qui visent la revalorisation ou la prolongation de la durée de vie, emploient en proportion plus de main d’œuvre peu ou pas qualifiée. On met aussi en évidence une forte présence des entreprises d’insertion dans ces stratégies, qui corrobore la collaboration historique entre économie sociale et économie circulaire.

Au-delà de cette collaboration historique, l’économie sociale est susceptible de constituer un levier pour la qualité des emplois circulaires grâce à ses principes de gouvernance démocratique et participative et à sa mission d’utilité sociale. Nos résultats montrent que la satisfaction des employés(es) de notre échantillon vis-à-vis de leur salaire est corrélée positivement à leur adéquation avec les valeurs de l’entreprise. Aussi, la proposition d’horaires flexibles et adaptables, très présente en économie sociale, a été relevée par les participants(es) comme un avantage considérable dans l’exercice de leur emploi. Nous avons également mis en lumière l’importance de l’utilisation de canaux d’information en groupe (réunions d’équipe, échanges informels, messages sur une plateforme et assemblées générales) et de la multiplication des interactions entre les membres de l’entreprise, qui semblent renforcer l’engagement et les améliorent les conditions psychologiques de travail.

L’union de l’économie sociale et solidaire à l’économie circulaire ouvre donc des pistes prometteuses quant à la création d’emplois désirables et compatibles avec une transition circulaire juste, tout particulièrement via l’instauration de pratiques organisationnelles encourageant une gouvernance démocratique et participative.

À propos du projet

Le projet « Caractérisation des emplois circulaires et de leur qualité dans les entreprises d’économie sociale du Québec » a été mené par Clara Alagy, étudiante de 2e cycle à Polytechnique Montréal, sous la supervision de Sophie Bernard et Emmanuel Raufflet, et en collaboration avec Gaëlle Généreux du TIESS.

Le RRECQ est soutenu par les Fonds de recherche du Québec.
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