L’économie circulaire dans le Sud global : un état des lieux des discours, des politiques et des pratiques

L’économie circulaire est un concept parapluie qui a émergé au Nord et qui se diffuse en ce moment dans différents contextes et sous différentes formes. Comment s’institutionnalise l’économie circulaire dans le Sud global ? Quels discours sont déployés par les acteurs pour légitimer le champ de l’économie circulaire ? Quels outils facilitent le déploiement de ces discours à l’échelle d’un territoire et d’une filière (flux de matériels) ? Quels acteurs participent à l’adaptation des discours et des outils à un contexte donné ? À quels obstacles se heurtent-ils ? Quels leviers facilitent au contraire la transition circulaire ?

Ce numéro spécial s’intéresse au déploiement de l’économie circulaire dans les discours, les politiques et les pratiques et aux défis de leur traduction dans une diversité de contextes économiques, sociaux, culturels, institutionnels et géographiques du Sud global, dont ceux a priori moins propices en raison de la prédominance du secteur des industries extractives. Il fait appel à des contributions issues de différentes disciplines (économie, sociologie, gestion, sciences de l’environnement, sciences politiques, anthropologie, etc.) pour mettre en lumière comment se diffuse et se traduit l’économie circulaire dans les discours, les politiques et les pratiques, la diversité des trajectoires institutionnelles que l’on observe sur le terrain ainsi que leurs ressorts, et les défis que pose leur adaptation locale dans différents contextes du Sud global.

Coordination du numéro

  • Emmanuelle Champion, École des sciences de l’administration (ESA), Université TÉLUQ
  • Alexandre Croutzet, École des sciences de l’administration (ESA), Université TÉLUQ
  • Michelle Mongo, École des Mines de Saint-Étienne (EMSE)
  • Emmanuel Raufflet, Département de management, HEC Montréal
  • Sébastian Weissenberger, Département science et technologie, Université TÉLUQ

Appel

En collaboration avec le Réseau de recherche en économie circulaire du Québec (RRECQ), la revue électronique en sciences de l’environnement Vertigo (https://journals.openedition.org/vertigo/) consacre un numéro spécial sur l’économie circulaire pour cartographier les formes que prennent sa diffusion et son institutionnalisation dans différents contextes du Sud global, pour rendre compte de la diversité des acteurs qui se réclame de ce mouvement, des discours, des politiques et des pratiques que l’on y associe, et des défis que peut poser son déploiement aux échelles de territoires et de filières.

Le premier objectif de ce numéro est d’établir le rôle des théories dans le déploiement de l’économie circulaire. Un enjeu fréquemment mentionné, tant dans la recherche scientifique que dans les milieux de la pratique, porte sur le fait que l’économie circulaire repose sur une terminologie floue. Il est donc important de cartographier les différents corpus théoriques et les macro-concepts qui sont mobilisés dans les discours des acteurs et qui participent à la légitimation de l’économie circulaire dans différents pays du Sud global et plus largement, à la construction des savoirs et des connaissances de ce nouveau champ. Dans cette perspective, nous accueillerons toute contribution qui permet de mieux saisir les discours que formulent les acteurs de l’économie circulaire, que ce soit les universitaires, les experts, les consultants, les militants, etc.

Le deuxième objectif est de mettre en lumière la perspective d’acteurs plus critiques, évoluant dans des pays du Sud global, qui peuvent remettre en question les fondements idéologiques de l’économie circulaire et des relations de pouvoir et d’inégalité entre le Nord et le Sud que ce nouveau champ est susceptible de reproduire. Comment l’économie circulaire est-elle accueillie par les acteurs de l’économie informelle, par exemple ?

Le troisième objectif est de rendre compte du rôle des outils (en ce qui a trait à la traçabilité, l’analyse des flux de matières, les systèmes d’information géographique, l’analyse de cycle de vie, les analyses multicritères) dans la mise en œuvre des principes de l’économie circulaire aux échelles de territoires et de filières. Quels outils sont expérimentés par les acteurs ? Comment traduisent-ils les théories et les macro-concepts liés à l’économie sociale ? Comment contribuent-ils à prendre des décisions éclairées et à transformer les pratiques voire les modèles d’affaires ? Sur quels enjeux et quels secteurs d’activités (agroalimentaire ; agriculture et foresterie ; énergie [électrification et nouveaux carburants] ; pétrochimie [plastiques] ; construction/déconstruction [bâtiments et infrastructures] ; produits métallurgiques et électroniques ; textiles ; métaux, minéraux et produits chimiques) se focalisent-ils ? À quels écueils se heurtent les acteurs dans le déploiement de ces outils ?

Enfin, le quatrième objectif est de cartographier, dans les pays du Sud global les différents acteurs (entreprises privées et nationales, municipalités, associations professionnelles, consultants, coopératives de travailleurs, etc.) qui participent à l’institutionnalisation de l’économie circulaire. Concrètement, quels acteurs diffusent les concepts et les outils de l’économie circulaire ? Quels sont ceux qui y parviennent le mieux ? Comment contribuent-ils à la diffusion et à la traduction de l’économie circulaire dans des contextes donnés ? Quels modèles d’affaires intégrant les principes de l’économie circulaire sont promus par des entreprises pionnières ? Comment l’économie circulaire est-elle formalisée par les acteurs économiques évoluant dans les secteurs de l’économie informelle ?

Nous recherchons ainsi, sans toutefois, nous y limiter :

  • Des contributions qui cartographient les théories et les macro-concepts liés à l’économie circulaire et la manière dont ils sont mobilisés dans le discours des acteurs pour en faire sa promotion et qui contribuent à la construction des connaissances et des savoirs de ce nouveau champ ;
  • Des contributions qui mettent en lumière l’émergence d’une réflexion critique vis-à-vis de l’économie circulaire, de ses soubassements idéologiques ou de ses références historiques ;
  • Des contributions qui nous renseignent sur la manière dont les acteurs évoluant dans les secteurs de l’économie informelle participent à la formalisation du champ de l’économie circulaire, de ses pratiques et de ses outils ;
  • Des contributions qui identifient les outils participant à la traduction de l’économie circulaire dans les pratiques et la manière dont ils favorisent, notamment, la transformation des modèles d’affaires ;
  • Des contributions qui nous informent sur la manière dont se structure le champ de l’économie circulaire dans les pays du Sud global, les interactions qui s’observent entre les différentes figures d’acteurs et les savoirs et les connaissances qu’ils mobilisent et qu’ils construisent collectivement.

Échéancier

  • 31 janvier 2024 : date limite pour l’envoi d’une proposition comprenant un titre et un résumé d’au plus 600 mots.
  • 1er mars 2024 : avis aux auteurs quant à l’acceptation ou au refus de leur proposition.
  • 30 avril 2024 : date limite pour l’envoi d’un texte complet respectant les conditions éditoriales précisées sur le site de la revue à l’adresse suivante : http://vertigo.revues.org
  • Fin août 2024 : Évaluation du texte par un comité de lecture et réponse définitive de la revue avec grille d’évaluation des évaluateurs.
  • Fin octobre 2024 : réception des textes révisés.
  • Novembre 2024 : mise en ligne du numéro.

Sauf pour les dates du 31 janvier, du 1er mars et du 31 avril, l’échéancier est fourni à titre indicatif.

Soumission des propositions

Les propositions et manuscrits (avec résumé, texte complet, figures, tables et bibliographie) doivent être soumis par courrier électronique à l’adresse suivante : redacteur.adjoint@editionsvertigo.org. La soumission doit être bien identifiée au nom du dossier : « L’économie circulaire dans le Sud global : un état des lieux des discours et des pratiques »

Pour soumettre un texte, prière de consulter les politiques de publication de la revue disponibles à l’adresse suivante : https://journals.openedition.org/vertigo/

Lors de la soumission, les auteurs doivent fournir leur nom et les coordonnées de trois réviseurs potentiels pour leur article. La revue se réserve le droit de choisir ou non les réviseurs proposés.

Vous pouvez aussi nous faire parvenir en tout temps des propositions de textes pour les différentes sections de la revue. La revue accepte la soumission de textes scientifiques en tout temps.

Le RRECQ est soutenu par les Fonds de recherche du Québec.
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