La doctorante Seyed Zeinab Aliahmadi a développé, sous la direction de Armin Jabbarzadeh et Lucas Hof, un outil d’aide à la décision pour accompagner les entreprises de l’industrie des œufs dans leur transition circulaire. Découvrez le résumé de leurs travaux.
Résumé
Compte tenu de l’attention croissante portée aux questions environnementales et de la pression économique mondiale, les entreprises cherchent à adopter des chaînes d’approvisionnement plus circulaires, ce qui signifie que les matériaux sont utilisés le plus longtemps possible et que la production de déchets est réduite au minimum. Une étape importante de cette transition consiste à concevoir des chaînes d’approvisionnement durables en boucle fermée (CLSC), qui permettent de maintenir les produits, les équipements et les ressources plus longtemps en service grâce à la réutilisation, au partage, à la refabrication et au recyclage, minimisant ainsi la consommation de ressources et réduisant les émissions de carbone.
Cette recherche se concentre sur l’industrie des œufs, qui génère divers types de déchets à différents stades – des poussins mâles dans les couvoirs aux fientes de volaille dans les fermes et aux coquilles d’œufs brisées dans les installations de transformation. Beaucoup de ces matériaux sont riches en minéraux et pourraient être réutilisés, mais la plupart sont jetés en raison des options de recyclage limitées. Par exemple, comme l’illustre la figure 1, une seule usine de transformation des œufs au Québec (Canada) peut produire jusqu’à sept tonnes de déchets de coquilles d’œufs par jour, qui pourraient être réutilisés comme charge pour le béton ou les matériaux polymères à utiliser dans la fabrication conventionnelle ou additive de nouveaux produits ou à des fins agricoles, par exemple comme engrais.
Pour relever ces défis, cette étude présente une approche axée sur les données et un outil d’aide à la décision pour la conception de CLSC durables pour une économie circulaire. L’approche développée intègre trois piliers clés de la durabilité – les objectifs économiques, environnementaux et sociaux – qui guident les décisions concernant l’emplacement, la capacité et la conception des installations, les choix technologiques, la gestion des stocks et la planification du transport. Grâce à une analyse avancée des données, cet outil peut analyser les informations tout au long de la chaîne d’approvisionnement, ce qui permet de prendre des décisions plus éclairées.
L’application de cette approche révèle que les trois dimensions de la durabilité – économique, environnementale et sociale – sont souvent en concurrence. Par exemple, la figure 2 montre un compromis entre les coûts totaux, les émissions de gaz à effet de serre et le bien-être des animaux, qui représentent respectivement les objectifs économiques, environnementaux et sociaux. Toutefois, la présente étude montre que même une légère augmentation des coûts peut entraîner des avantages significatifs pour l’environnement et la société. En outre, si les nouvelles technologies nécessitent un investissement initial, elles peuvent considérablement améliorer la durabilité à long terme.
Z1: Objectif économique (coût total)
Z2: Objectif environnemental (émissions de gaz à effet de serre)
Z3: Objectif social (cruauté envers les animaux)