La professeure Cécile Fonrouge et son équipe de recherche ont étudié le rôle des données ouvertes dans le déploiement des modèles d’affaires circulaires. Découvrez le résumé de leurs travaux en économie circulaire.
Résumé
Après étude, on se rend compte de la quasi-inexistence de données sur les résidus, déchets ou extrants des activités industrielles et commerciales au Québec.
Ce constat général doit être relativisé en fonction du type de données et d’expériences actuelles en cours sur le territoire.
Certaines données existent : elles sont agrégées et ne permettent pas encore à l’entrepreneur de s’alimenter en information pour faire évoluer son modèle d’affaires.
D’autres part, il existe des accès à des données indirectes via par exemple des fournisseurs. Dans le domaine de l’agriculture, le fournisseur de matériel agricole John Deere possède grâce à ses solutions en intelligence artificielle, un ensemble de données sur les entrants et extrants des activités agricoles. On voit ainsi poindre un nouvel enjeu sur la propriété des données.
Face à cette difficulté d’extraire des données pour permettre à des entrepreneurs d’utiliser des résidus pour leur propre activité, des regroupements proposent de faire du maillage territorial entre entrepreneurs afin de provoquer des synergies ponctuelles. Le réseau Synergie Québec est un bon exemple de cette mise en réseau afin de mettre en place des symbioses industrielles entre acteurs économiques.
Enfin, le projet a permi de répertorier deux initiatives en cours au Québec qui visent à évaluer les quantités de déchets susceptibles de réemploi et de recyclage utiles pour les entrepreneurs.
- La ville de Sherbrooke en Estrie met en en place un projet pilote afin de récolter toutes les données sur les flux de matières à l’échelle de la ville. Un sondage a été effectué sur 27 entreprises pour connaitre leur gestion des déchets avec le type de conteneur, le type de collecte et la fréquence entre autres;
- La ville de Shawinigan en Mauricie en lien avec la SADC et Environnement Mauricie sont en train d’évaluer la quantité de déchets issus des activités de restauration de la ville afin de proposer des solutions de réduction et de réemploi.
Ces initiatives ponctuelles font réaliser les difficultés qu’ont les acteurs à mettre en place de manière coordonnée des actions d’identification de données pertinentes.
Elles pourraient dans le futur être davantage valorisées afin de constituer des modèles de mise en réseau et d’organisation de données.
L’augmentation probable des coûts liés à la mise en décharge ou dépotoir pourrait être également une piste de prise de conscience de la valeur des déchets. Une identification des coûts indirects et environnementaux pris en charge par la collectivité serait aussi une piste de travail complémentaire.